27 avril 2009

Qui inspire qui ?

La Société Générale, qui a intérêt à se faire un peu petite du côté de l'auto-encensement de ses dirigeants met en valeur ses salariés. Campagne de com interne, en quelque sorte ? Pour qu'ils sortent la tête des épaules (enfoncée par l'embarras dans lequel leurs patrons les jettent ?) et relèvent le menton (affaissé sous le poids des vannes et critiques de leurs clients ?).
La crise a eu du bon : elle nous a d'abord débarrassés du pouce monstrueux, je commençais à le sentir arriver au fond de ma gorge.
La première back-up campaign (nouvelle stratégie) avec des conseillers de la Générale sous les spot lights était un peu éthérée, on aurait dit les Hauts de Hurlevent à la sauce bancaire. Le gentil et généreux banquier venant en aide aux populations défavorisées, ici ou ailleurs (surtout ailleurs), n'a eu qu'un temps.
Voici donc venue la follow-up campaign (nouvelle exécution de la stratégie) avec une exécution 'moderne' (normalement : en avance sur son temps). Un montage rapide d'une multitude d'arrière-plans (le bureau dont toutes les composantes changent avec le temps) mixés avec une multitude d'apparences du personnage central (le conseiller qui change de vêtements au fil du même temps).
Visuellement, c'est très bien fait et la narration off, qui explique en teasing (suspense !) tous les accomplissements dont le conseiller a tout lieu d'être fier, fait bien mieux le travail que le témoignage à la première personne de la campagne précédente et son ton un peu trop hésitant entre l'auto-satisfaction et la récitation de l'annuaire téléphonique.
Quant à la modernité de la chose, elle est relative parce que je viens de découvrir sur le net qu'il y a un gus qui traverse la Chine en moto depuis des mois et qui se prend en photo tous les kilomètres (en prime, on voit ses cheveux et sa barbe pousser).
Le montage de ces clichés est tout simplement hypnotisant !
Donc, la Société Générale n'est que dans l'air du temps.
Petite suggestion pour une prochaine campagne vraiment moderne d'une marque vraiment moderne : pourquoi ne pas filmer le licenciement de Daniel Bouton (sans indemnités, sans retraite chapeau, en bref sans un rond) et nous le passer avec un gros plan media pour nous montrer que la Société Générale est la première banque qui ne prend pas ses clients pour des crétins ?

11 avril 2009

La souris jongleuse d'Orange

La télé telle que je l'aime, c'est à dire quand je veux. Orange surenchérit sur Canal+ avec la possibilité de regarder les films à loisir pendant un mois. Le spot de pub a dû coûter chaud mais il est impeccable. Je ne sais pas comment ils ont fait avec la mignonne souris blanche qui jongle sur son monocycle, mais pour moi c'est du grand art créatif. L'art du "gimmick" (truc) qui aide à identifier le film, à capter et à mémoriser le message. Ce n'est pas un "branding device" (moyen de marquage - difficile à traduire !) à proprement parler puisque cette souris n'a rien d'intrinsèquement lié à la marque (en d'autres termes, Canal+ aurait pu faire le même film), mais en tout cas, ça marche avec moi. Well done !