22 septembre 2010

Transitivité

Savez-vous qui sont les célébrités suivantes :
  1. Claire Guyot
  2. Caroline Beaune
  3. Blanche Ravalec
  4. Odile Schmitt
  5. Françoise Cadol
Eh bien, ce sont les voix françaises des Desperate Housewives.
Respectivement :
  1. Susan Mayer (Teri Hatcher)
  2. Lynette Scavo (Felicity Huffman)
  3. Bree Van de Kamp (Marcia Cross)
  4. Gabrielle Solis (Eva Longoria Parker)
  5. Marie Alice Young (Brenda Strong)
Les doublages sont une pépite du savoir-faire à la française et, en toute discrétion, les doubleuses de Wisteria Lane ont certes décroché un jack-pot.

Pas seulement parce qu'elles "collent" aux voix originales de ces actrices américaines, mais aussi parce qu'elles attrapent par là même les traits de caractère des personnages qu'elles incarnent.

Ce deuxième effet Kiss-Cool n'a certes pas échappé aux publicitaires qui emploient également certaines de ces comédiennes de l'ombre pour donner en voix-off les mêmes traits de caractères aux marques qu'ils gèrent.

Besoin d'une personnalité futée et déterminée ?
Ariel et la campagne pour la vaccination contre le cancer de l'utérus font jouer Mrs Solis à travers Odile Schmitt.

Besoin d'une intonation douce, fine et maternelle ?
Et c'est Françoise Cadol (peut-être plus pour son doublage d'Allison DuBois dans Medium que de Mary Ann Young la Desperate) qui s'y colle pour BMW et Knorr Bouillon.

Besoin d'une femme maladroite et craquante ?
Cette fois, ce n'est pas Claire Guyot qui travaille pour le Crédit Agricole (assurances) car le film est en voix-in, mais une jeune femme qui ressemble énormément à Susan Mayer/Teri Hatcher et renverse son café avec le même charme, nous suggérant par là même qu'une frêle femme a besoin d'être bien assurée.

Je tends l'oreille pour tâcher de repérer si Lynette et Bree ne seraient pas elles aussi audibles dans d'autres spots...

Mais que fait donc la Police ?

La police de la pub, s'entend.
Parlons de Somatoline Cosmétic pour l'homme et de Généfique de Lancôme, si vous le voulez bien.
Ces marques allèguent des promesses d'efficacité : "ça fonctionne" pour le premier et "votre peau est visiblement rajeunie" pour le second.
Mais si on prend la peine de lire les petites lignes discrètes, on découvre :
  • Test 36 personnes
  • Auto évaluation 34 personnes
Moi, je me demande comment ces marques qui revendiquent des positionnements scientifiques, par exemple, Lancôme qui nous propose son génial produit après "dix ans de recherche" et en ayant déposé "7 brevets", ont pu ne tester leurs formules que sur 3 douzaines de personnes.

Et je me demande surtout comment il se fait que le CSA accepte de laisser passer des promesses qui s'appuient sur des échantillons qui n'ont rien de représentatif.

Des goûts et des couleurs, ça se discute...

Palme du mauvais goût à deux campagnes : Netto discounter et Velouté Fruix.
Ces trucages à la Tex Avery sont tout simplement hideux.

Qui est au parfum ? - suite

Pour poursuivre sur mon post du 13/09, dans les quelques jours qui ont suivi, ce fut l'avalanche : outre les marques citées précédemment, j'ai repéré :
  • Bleu de Chanel
  • Love, Chloé
  • Boss, Hugo Boss
  • Ricci Ricci de Nina Ricci
  • Nina de Nina Ricci
  • Fan di Fendi
  • Trésor in Love, Lancôme
  • Collection pour femme et homme de Dolce Gabana
  • Flower by Kenzo
  • Infusion d'Iris
  • Belle Opium, Yves St Laurent
Donc un total de 15 en 2 semaines : Est-ce bien raisonnable ?

Chercherait-on à désaisonnaliser l'achat de parfums ?

13 septembre 2010

Qui est au parfum ?

A-t-on déplacé la fête des mères, la fête des pères, Noël ou la Saint-Valentin au mois de septembre sans me le dire ?
Les écrans pub que j'ai vus dans les derniers jours étaient bourrés de spots pour des parfums : Dior Homme et Eau Sauvage, Givenchy pour elle et lui, Idylle de Guerlain, et j'en passe.
Ou alors les chaînes font des promos sur les écrans de rentrée ?
Ou alors il y a des fuites dans les centrales média sur les plans télé des uns et des autres ?
Qui pourra me donner la bonne réponse ?

27 avril 2009

Qui inspire qui ?

La Société Générale, qui a intérêt à se faire un peu petite du côté de l'auto-encensement de ses dirigeants met en valeur ses salariés. Campagne de com interne, en quelque sorte ? Pour qu'ils sortent la tête des épaules (enfoncée par l'embarras dans lequel leurs patrons les jettent ?) et relèvent le menton (affaissé sous le poids des vannes et critiques de leurs clients ?).
La crise a eu du bon : elle nous a d'abord débarrassés du pouce monstrueux, je commençais à le sentir arriver au fond de ma gorge.
La première back-up campaign (nouvelle stratégie) avec des conseillers de la Générale sous les spot lights était un peu éthérée, on aurait dit les Hauts de Hurlevent à la sauce bancaire. Le gentil et généreux banquier venant en aide aux populations défavorisées, ici ou ailleurs (surtout ailleurs), n'a eu qu'un temps.
Voici donc venue la follow-up campaign (nouvelle exécution de la stratégie) avec une exécution 'moderne' (normalement : en avance sur son temps). Un montage rapide d'une multitude d'arrière-plans (le bureau dont toutes les composantes changent avec le temps) mixés avec une multitude d'apparences du personnage central (le conseiller qui change de vêtements au fil du même temps).
Visuellement, c'est très bien fait et la narration off, qui explique en teasing (suspense !) tous les accomplissements dont le conseiller a tout lieu d'être fier, fait bien mieux le travail que le témoignage à la première personne de la campagne précédente et son ton un peu trop hésitant entre l'auto-satisfaction et la récitation de l'annuaire téléphonique.
Quant à la modernité de la chose, elle est relative parce que je viens de découvrir sur le net qu'il y a un gus qui traverse la Chine en moto depuis des mois et qui se prend en photo tous les kilomètres (en prime, on voit ses cheveux et sa barbe pousser).
Le montage de ces clichés est tout simplement hypnotisant !
Donc, la Société Générale n'est que dans l'air du temps.
Petite suggestion pour une prochaine campagne vraiment moderne d'une marque vraiment moderne : pourquoi ne pas filmer le licenciement de Daniel Bouton (sans indemnités, sans retraite chapeau, en bref sans un rond) et nous le passer avec un gros plan media pour nous montrer que la Société Générale est la première banque qui ne prend pas ses clients pour des crétins ?

11 avril 2009

La souris jongleuse d'Orange

La télé telle que je l'aime, c'est à dire quand je veux. Orange surenchérit sur Canal+ avec la possibilité de regarder les films à loisir pendant un mois. Le spot de pub a dû coûter chaud mais il est impeccable. Je ne sais pas comment ils ont fait avec la mignonne souris blanche qui jongle sur son monocycle, mais pour moi c'est du grand art créatif. L'art du "gimmick" (truc) qui aide à identifier le film, à capter et à mémoriser le message. Ce n'est pas un "branding device" (moyen de marquage - difficile à traduire !) à proprement parler puisque cette souris n'a rien d'intrinsèquement lié à la marque (en d'autres termes, Canal+ aurait pu faire le même film), mais en tout cas, ça marche avec moi. Well done !